> BIOGRAPHES DE MESSALI HADJCharles-André Julien, Daniel Guérin, Mahfoud Kaddache, Charles-Robert Ageron, René Gallisot... Mohammed Harbi, Benjamin Stora
Le 16 septembre
1959, le général de Gaulle prononçait un discours sur le droit du peuple
algérien à l'autodetermination. Le lendemain, Messali Hadj se réjouissait
de voir la France reconnaître au peuple algérien, le droit de se constituer
en nation souveraine à travers un processus constituant. Cinquante ans
plus tard, le peuple algérien n'a toujours pas élu d'Assemblée constituante,
aucun point du programme nationaliste n'a été réalisé et le pays reste
toujours dirige par un régime militaro policier avec 1'Islam comme religion
d' État. La confiscation de la révolution algérienne par « la mafia
des généraux » N’est pas tombée du ciel. Elle s'inscrit au contraire
dans la lutte politique puis dans la guerre menée depuis 1927 par une
coalition de forces réactionnaires, françaises, algériennes et internationales
contre l'homme qui a incarne l'aspiration des masses algériennes à leur
émancipation totale : Messali Hadj. À l'aide de résumés, de documents,
de témoignages et de biographies, d'acteurs et d'historiens de Messali
Hadj, Jacques Simon s'est efforcé d'en faire la démonstration, dans
chacune des parties, du mouvement nationaliste, de l'Étoile nord-africaine
à 1'indépendance. Il montre ensuite, avec une étude critique des deux
biographes les plus connus du Zaïm algérien : Mohammed Harbi et Benjamin
Stora, que leur action militante pour la signature d'un traite d'amitié
entre les États algérien et français, assorti par une repentance de
la France pour les crimes de la colonisation, s'est accompagnée d'une
amnésie, allant parfois jusqu'a une interprétation très subjective et
très critiquable de Messali Hadj.