> ALGÉRIE Le Passé,
l'Algérie française,
la révolution (1954-1958)
Dans ce livre, Jacques Simon a cherché à dégager
dans l'étude du passé, les éléments permettant de comprendre l'histoire
de l'Algérie française et de la révolution. La première partie montre que Rome avait, dans
la continuité avec le millénaire de Carthage, installé dans ses provinces
africaines un cadre administratif qui avait permis un essor de l'agriculture,
une politique d'urbanisation et de romanisation des populations berbères.
Cette période s'achève avec la fin de la présence byzantine au milieu
du VIIe siècle. Après la conquête arabe, le Maghreb central vite islamisé
est intégré dans un vaste Empire. Il connaît une brillante civilisation au IXe
siècle, puis une régression, avec la disparition de tout l'héritage
de la Berbérie romanisée. La Régence d'Alger, État artificiel, n'a pas
développé l'économie ni créé les conditions pour la formation d'une
bourgeoisie compradore. De ce fait, la résistance à la conquête fut
le fait des Confréries mobilisant les tribus. Sur les décombres de la
société traditionnelle, la France introduisit le mode de production
capitaliste qui donna naissance à un prolétariat au sein duquel fut
créée l'Étoile Nord-Africaine, au programme indépendantiste et social
radical. Après l'Étoile, le PPA, et le MTLD, le MNA poursuivra
ce combat. Il sera combattu par une coalition formée par le PCA, l'UDMA
et les Oulémas qui intègreront le FLN dirigé par Abane Ramdane. Pour
s'imposer comme seul interlocuteur à la France, le FLN, soutenu par
les pays arabes, le bloc communiste et les États-Unis, mènera une guerre
totale contre le MNA. Il atteindra son but après le massacre de Melouza
et des dirigeants de l'USTA, le syndicat indépendant de la classe ouvrière
algérienne. La révolution algérienne écrasée, la voie était dégagée
pour la formation d'un État algérien, structuré par Boumediene, sur
l'armée des frontières, fondé sur un parti unique, avec l'islam comme
religion d'État.